La situation en Russie/Ukraine aggrave la pression supplémentaire sur les chaînes d’approvisionnement mondiales qui souffrent toujours de la pénurie de main-d’œuvre due à la pandémie.
OCEAN FREIGHT:
- Chine : La situation russo-ukrainienne et les sanctions qui en découlent pour la Russie peuvent affecter la capacité en provenance et à destination de l’Europe, du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.
- Plusieurs géants de logistique ont déclaré la suspension de leur fret maritime vers les ports en Russie et de toute commande provenant du pays. La plupart des transporteurs ont déclaré que les marchandises déjà en transit seront retenues dans un port de transit en attendant les instructions de l’expéditeur.
- Certaines compagnies maritimes redirigent les navires vers des ports européens déjà débordés. Le transfert de volumes supplémentaires ferroviaires pourrait encore ralentir les opérations portuaires.
La congestion intense a résulté par des omissions portuaires en Europe, particulièrement à Hambourg, Rotterdam et dans les ports britanniques. Les transporteurs maritimes continuent d’appliquer un supplément pour congestion portuaire au Royaume-Uni.
- Les perturbations des services et des liaisons de transport vers la Russie, ainsi que la hausse des prix du pétrole, risquent d’entraîner une nouvelle augmentation des frais de transport pour les entreprises du monde entier. La forte hausse des taux de conteneurs et des coûts d’assurance suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie devrait entraîner une augmentation des coûts de fret dans le monde entier. Les tarifs des conteneurs ont été multipliés par dix en moins de quinze jours, tandis que les primes d’assurance contre la guerre ont augmenté de 5 %.
Le pétrole brut devant continuer à augmenter et aucun signe d’apaisement du conflit, les taux de fret semblent devoir maintenir leur trajectoire ascendante.
- L’invasion russe a eu de lourdes conséquences sur les cargos qui traversent la Mer Noire – une route clé pour les exportations de pétrole et de produits alimentaires en vrac. Plusieurs navires ont subi des attaques ou ont été immobilisés.
AIRFREIGHT:
- La fermeture de l’espace aérien au-dessus de l’Ukraine et de la Russie, a réduit la capacité aérienne (-25 % de capacité entre l’Asie et l’Europe) et présente actuellement une réelle complication pour les expéditeurs et commence à exercer une pression accrue sur les coûts.
Bien que le fret aérien lié à la Russie ne représente que 0,6% du total des volumes mondiaux transportés en 2021, l’IATA s’attend à un impact négatif sur le secteur en raison de ces restrictions aériennes.
- Certains carriers aériens introduisent déjà des surcharges pour les risques de guerre afin de couvrir la hausse des coûts opérationnels.
EN OUTRE:
- Le Département Américain du Commerce, par le biais de son Bureau de l’Industrie et de la Sécurité, a répondu à l’invasion de l’Ukraine par la Russie en mettant en place un large ensemble de contrôles stricts des exportations “qui limiteront sévèrement l’accès de la Russie aux technologies et autres biens dont elle a besoin pour maintenir ses capacités militaires agressives”.
Ces contrôles visent principalement les secteurs de la défense, de l’aérospatiale et de la marine, et couperont l’accès de la Russie à des intrants technologiques essentiels, paralyseront des secteurs clés de sa base industrielle et compromettront ses ambitions stratégiques d’exercer une influence sur la scène mondiale.
- Situation du fret ferroviaire Chine-Europe. Plus d’un million de conteneurs qui devaient emprunter les quelque 6 000 kilomètres de voies ferrées reliant l’Europe occidentale à la Chine orientale via la Russie doivent désormais trouver de nouveaux itinéraires maritimes, ce qui augmente les coûts et menace d’aggraver le chaos de la chaîne d’approvisionnement mondiale.
La guerre de Moscou faisant rage en Ukraine, les exportateurs et les entreprises de logistique transportant des pièces détachées, des voitures, des ordinateurs portables et des smartphones cherchent désormais à éviter les itinéraires terrestres traversant la Russie ou la zone de combat. Les risques de sécurité et les obstacles au paiement découlant des sanctions s’accumulent, tout comme la crainte que les clients européens ne boycottent les produits qui utilisent le rail russe.
Néanmoins, la situation en Ukraine n’a pas arrêté le trafic ferroviaire, certains trains de 500 mètres de long continuant à transporter des conteneurs entre Xi’an et Kaliningrad, une ville russe située entre la Pologne et la Lituanie.
Il faut environ deux semaines pour envoyer des marchandises asiatiques en Europe par voie ferroviaire, contre un mois par bateau. Le bateau reste la méthode la plus économique. Le coût du transport d’un conteneur par rail est environ deux fois supérieur à celui du fret maritime et un quart de celui de l’envoi de marchandises par avion.